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15 septembre 2013 7 15 /09 /septembre /2013 17:40

La procédure imposée à l'hôpital est similaire a celle que le Fonds Monétaire International (FMI) et l'Europe imposent à la Grèce depuis 2008 ! L'austérité serait la seule solution pour résorber le déficit. Casser l'outil service public pour le livrer naturellement au secteur marchand.

L'objectif poursuivi par le pouvoir en place, les banques ,  permet de transformer le citoyen utilisateur de services publics financés par la solidarité nationale en consommateur de services payants payés par l'utilisateur et financés par les banques et assurances privées.

 

Des pans entiers de l'hospitalisation publique sont ainsi abandonnés aux lois du marché. Le malade devient le consommateur de soins prisonnier de dépassements d'honoraires et de frais divers toujours plus élevés.

 

Une année sombre

 

Dans le cadre des règles de financement des hôpitaux, (toujours applicables sous le gouvernement en place),  l'augmentation de l'activité d'un hôpital a pour curieuse conséquence de déclencher presque mécaniquement une diminution de ses tarifs facturés. Pour les baisser  de 0,84% en 2013 la ministre de la santé a tablé ses calculs sur une hausse prévisionnelle d'activité de 2,8%.  Or, « aujourd’hui, la FHF constate, selon les informations dont elle dispose, que l’activité prévue et sur laquelle l’évolution des tarifs s’est basée est loin d’être au rendez-vous. Au mieux, elle serait étalée et pourrait, selon toute vraisemblance, être au même niveau que l’année dernière en fin d’exercice », écrit Frédéric Valletoux à la ministre.

Sans coup de pouce tarifaire rapide, le président de la FHF pronostique une fin d’année sombre, avec « déficits hospitaliers importants », « difficultés de trésorerie préjudiciables aux fournisseurs », et « mesures d’économies drastiques pouvant toucher à l’emploi et à la qualité des soins ».

Nous y sommes !

Comprenons ! L'enveloppe nationale de dépenses de l'assurance maladie (ONDAM) est une enveloppe fermée qui évolue d'environ 2% par an. Si une épidémie de grippe s'abat sur le territoire et provoque une explosion des dépenses, (comme la pandémie dernière - 1 milliard d'euros) alors, les autres dépenses de santé devront être réduites en conséquence.

Par ailleurs, comme nous venons de le voir ci-dessus, du fait de l'augmentation de l'activité hospitalière, les tarifs diminuent. C'est la logique de la tarification à l'activité dans le cadre d'une enveloppe fermée que le gouvernement actuel observe avec dépit !

 

la réalité sur le terrain :

 

Pour pratiquer des actes de soins, chirurgicaux ou de réanimation, etc., des personnes qualifiées et en nombre, des ressources énergétiques et des moyens matériels adaptés sont indispensables.

Ces dépenses subissent une inflation plus ou moins importante. L'électricité, les charges sur les salaires qui augmentent forment des coûts réels qui s'imposent ! A l'hôpital, ces coûts, fixés au plan national ne tiennent aucun compte des évolutions réelles.

Aucune entreprise ne pourrait survivre si elle était obligée de facturer un produit à un prix inférieur à son coût de production. C'est pourtant ce qui est imposé à l'hôpital !

Il se voit contraint de réduire ses effectifs, l'entretien de ses équipements, ses investissements, d'abandonner la qualité qui a fait sa réputation pour laisser place à des procédures dégradées qui sont désormais communément admises des directeurs jusqu'aux ministres.

La réduction des moyens consacrés à l'hôpital public est une volonté politique et il est pathétique de voir les bourreaux se pencher sur le sort de leurs victimes lorsque ça et là, un bébé décède, un agent hospitalier se fait agresser, une personne âgée meure seule, abandonnée.

Donner les moyens aux missions du service public hospitalier, c'est assurer l'égalité de tous face à la maladie, la souffrance et la mort.

Il faut 1,5 milliard pour les Hôpitaux... soit O,5% de prélèvement sur les grosses fortunes ...

Or aujourd'hui selon la fédération FO des services de santé,  il manque un peu plus d'un milliard d'euros par an pour que les hôpitaux publics puissent fonctionner dans de meilleures conditions. Mais c'est la crise répond le Gouvernement. L'austérité est incontournable !

Dans le même temps, d'après le classement de Challenge, les 500 plus grosses fortunes françaises cumulent un patrimoine de 330 milliards d'euros en 2013, un chiffre en augmentation de près de 25%. Les dix premiers du classement ont vu leur fortune croître de 30 milliards en douze mois, à 135 milliards (40% du total)

Au nom de la Loi je vous endette : http://blogs.Au nom de la loi je vous endette !mediapart.fr/blog/denis-garnier/070913/au-nom-de-la-loi-je-vous-endette

La FHF demande la revalorisation des tarifs des hôpitaux dans un courrier adressé à Marisol Touraine - site FHF -  Publié le 28 juin 2013
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17 février 2013 7 17 /02 /février /2013 22:05

 

question-480x396.jpgA la maternité de Port Royal, une enquête administrative ne règlera pas les dysfonctionnements. C’est un drame sans retour possible pour des parents a qui l’on a volé une vie. Rien ni personne ne peut réparer cela. Malheureusement ce drame suit d’autres drames. Nous espérons toujours qu’il ne soit pas suivi par d’autres. Mais cette espérance s’évapore chaque lendemain comme le choc des émotions médiatiques qui resurgiront au drame suivant.

 

 

L’administration dans son ensemble n’a pas pour habitude de chercher à comprendre les dysfonctionnements.  Elle vit, depuis ses écoles,  dans un régime de la responsabilité. Elle recherche des coupables et demeure incapable de comprendre qu’après les sanctions rassurantes se poursuivent les dysfonctionnements coupables. 

 

L’hôpital est riche de CHSCT depuis 1985.  Mais ils sont considérés comme des ennemis alors que le bon sens voudrait qu’il soit le plus précieux allié de l’employeur pour lui permettre d’assurer sereinement et pleinement ses obligations en matière de sécurité et de santé des salariés qu’il emploie.

 A Port Royal comme partout, il faut observer pour comprendre, comprendre pour agir et agir pour supprimer les causes des dysfonctionnements. Or c’est bien cette volonté d’action qu’il manque à l’hôpital. L’impossible action de l’employeur hospitalier qui est toujours disloqué entre les coûts et l’impossible qualité. L’hôpital doit aujourd’hui trier ses malades entre les rentables et les coûteux. On supprime des lits. On entasse les patients dans les couloirs. On concentre l’activité dans des unités de production de soins, comme à Port Royal, dans lesquelles l’observation de la démarche de prévention disparait dans le gigantisme.

 

Il en est de même en matière de prévention des risques professionnels. Les managers occupent les esprits avec les risques psychosociaux. Une expression culpabilisante qui déporte les causes sur les travailleurs eux-mêmes, alors qu’il s’agit de traumatismes de l’organisation du travail. (TOT)


 Et maintenant on fait quoi ?

 

Le changement est toujours inscrit à l’ordre du jour mais la séance n’est pas convoquée !

 

D’abord il faut que le pouvoir politique affiche clairement ses choix et les assument. S’il veut supprimer des emplois dans les hôpitaux (comme promis durant la campagne) il faut assumer les conséquences: Port Royal en fait partie, tout comme les maternités du Lot, tout comme l’ensemble des structures de soins qui sont à plus de 30 minutes des citoyens, assurés sociaux.

 

Certes le risque zéro n’existe pas et les enquêtes administratives sont là pour le démontrer.

 

Le travail de qualité ne peut pas être une suite de manques; manque de matériel, manque de personnel, manque de temps, manque de tout et surtout de bons sens.

 

 

 

Le Gouvernement peut toujours réduire les moyens consacrés aux services publics. Mais ce n’est pas aux agents du secteur public de payer l’addition par des conditions de travail inacceptables, indignes,  humiliantes pour tous ceux qui sont soucieux du public, du malade, de l’usager, du citoyen dans le besoin.

 

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11 mai 2012 5 11 /05 /mai /2012 17:06

complementaire-sante.jpgL’espérance de vie est devenue un indicateur du progrès par de nombreux observateurs. C’est même sur cette base que le précédent gouvernement a fondé son argumentaire pour réformer le système de retraite.

Rappelez-vous : « Les Français vivent plus longtemps, il est donc normal qu’ils travaillent plus longtemps ». L’âge « normal » du départ à retraite est ainsi repoussé de 60 à 62 ans !

Mais les observations plus précises permettent de contester cette évidente démonstration.

 

Les derniers chiffres de l’espérance de vie sans incapacité, c'est-à-dire en quasi bonne santé, sont en nette régression. Ainsi, selon Eurostat, entre 2008 et 2010,  l’espérance de vivre sans perte de capacités physiques ou mentales est passée de 64,6 ans à 63,5 pour les femmes et de 62,7 à 61,9 pour les hommes.

En deux ans seulement l’état de santé de la population s’est fortement dégradé. Les causes sont connues ! La santé, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) est le résultat d’un bien être affectif, sanitaire, nutritionnel, social et culturel. Le diagnostic est édifiant. La France est malade de ses choix passés.

Dans les faits, les femmes qui partent à la retraite à 62 ans (après 166 trimestres !)  pourront espérer vivre en bonne santé pendant 18 mois. Quant aux hommes ils termineront leur vie professionnelle en état d’invalidité. Compte tenu de la durée d’assurance nécessaire pour bénéficier d’une retraite à taux plein et de la dégradation des conditions de vie en bonne santé, la quasi-totalité des travailleurs d’aujourd’hui intègreront le statut de retraités en mauvaise santé.

Déjà la Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales (agents de la fonction publique Territoriale et hospitalière) connaît une forte progression des agents qui partent en invalidité. Les économies réalisées sur les retraites sont anéanties par l’augmentation des dépenses de santé.

 

Non seulement le travail use, mais de plus, les victimes devront payer l’addition !

 

Il est temps de revenir à des principes de réalités.

Si l’objectif d’une politique est de réduire les dépenses il est donc nécessaire d’investir dans une véritable politique de santé publique.

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27 avril 2012 5 27 /04 /avril /2012 21:09

images.jpgLa santé peut-elle devenir un bien de consommation comme les autres ? L’état de nature n’est-il pas suffisant pour fonder l’inégalité ? Faut-il en ajouter ? La solidarité nationale pour tous peut-elle triompher de l’égoïsme de quelques-uns. Telles sont les questions que je souhaite  poser dans ce texte.

 

De l’état de nature,

En parcourant les petites routes de l’Entre-Deux-Mers qui mènent à ma conférence sur la santé, mon œil est flatté par la flamboyance des forsythias, des cognassiers du Japon ou bien encore par ces quelques tulipes qui transpercent les corbeilles d’or qui bordent les massifs de maisons bien entretenues. A l’abri de leur véranda, sous une glycine larmoyante, j’aperçois quelques ombres qui semblent rire autour d’un bon verre, peut-être en se délectant de ce blanc si subtil de l’Entre-Deux-Mers. Plus loin c’est un vieux paysan, coiffé d’un vieux béret qui rentre chez lui solidement arrimé sur le siège de, son non moins vieux, tracteur qui pétarade et laisse échapper derrière lui de longues traînées noires qui s’évaporent dans les bois de chênes qui bordent la route sinueuse.

De prés en forêts, de vignes en villages, il existe ici un parfait équilibre entre l’homme et la nature. Un état qui libère le bien être et favorise donc la bonne santé. Chacun peut y libérer le plaisir des sens.

 

…à la santé naturelle,

La santé est définie plus scientifiquement par l’Organisation Mondiale de la Santé, comme « un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité. Elle implique que tous les besoins fondamentaux de la personne soient satisfaits, qu'ils soient affectifs, sanitaires, nutritionnels, sociaux ou culturels et du stade de l'embryon, voire des gamètes à celui de la personne âgée. »

Le simple fait de naître impose la dignité. La nature est suffisante pour imposer ses inégalités et il n’est du rôle d’aucun homme d’en ajouter. Il appartient donc aux hommes faisant société d’organiser ce bien être, affectif, sanitaire, nutritionnel, social ou culturel. S’occuper de cet intérêt collectif sans n’en oublier aucun, offrir aux générations naissantes un cadre meilleur que celui qui nous a accueillit, est l’essence même de toute société. C’est une mission essentielle pour l’Etat. C’est une ambition volontaire pour tous ceux qui aspirent au mieux-être.

 

…la santé devient une dépense :

Ainsi la solidarité nationale doit organiser cette réponse. Elle a un coût, c’est évident.  Mais il devient insupportable de transformer progressivement la bonne santé de la population en une source de profits pour les uns et en un abandon pour les autres. Je pensais naïvement qu’un Ministre de la santé d’une République comme la France,  partageait cela. Or, de gouvernement en gouvernement, l’éthique de la santé si bien définie par l’OMS, se délite progressivement dans une logique mercantile et se transforme ainsi en une proie livrée aux prédateurs aux envies de profits tout à fait insatiables.

La santé, comme une réponse aux besoins affectifs, sanitaires, nutritionnels, sociaux ou culturels, n’est pas une dépense mais une production de richesses indispensables au maintien de cet équilibre entre l’homme et la nature. Or, les règles de la finance tentaculaire ont progressivement enserré l’éthique de la santé dans un cadre maléfique dans lequel, comme l’écrivent des gens très bien, il n’est pas nécessaire d’être le diable pour le devenir. C’est ainsi que Claude Evin, ancien éducateur spécialisé, Ministre de la Santé socialiste, fut nommé directeur général de l’Agence régionale de santé (ARS) d'Ile-de-France pour appliquer la plus vile des politiques menée par un gouvernement en matière de santé. En faisant cela, il s’oppose à l’éthique gravée dans le préambule de notre constitution de 1946. Le marché a eu raison de lui, mais pas seulement de lui.

 

Quand la doctrine consacre l’inégalité :

 

Insidieusement, la volonté de contenir les dépenses de santé dans un cadre acceptable pour tous s’est transformée en une doctrine ravageuse de bien-être. Ce qui était un outil -la maîtrise des dépenses de santé – est devenu un objectif politique au service de prédateurs, sans foi, ni loi, ni frontière. La santé est devenue un bien de consommation inaccessible pour un nombre croissant de personnes. Le service public hospitalier est lapidé sur la place de la rentabilité.

 

L’hôpital disloqué entre l’éthique et la finance :

 

Avec la T2A, l’hôpital ne dépense plus un budget, il doit générer des recettes. Pour cela il est astreint à des objectifs quantifiés de soins qu’il doit atteindre sans les dépasser. Tout objectif non atteint génère un déficit. Tout objectif dépassé entraîne une sanction.

Pour honorer ce contrat unilatéral fixé sur ordre du gouvernement par le seul directeur de l’Agence Régionale de Santé, les élus et les représentants des usagers ont été écartés de toutes délibérations. Seul le directeur d’hôpital est responsable de ces objectifs qu’il tente de décliner au niveau de pôles d’activité menés par des médecins, devenus comptables d’actes médicaux. Seuls, ils doivent rendre des comptes. S’ils n’y arrivent pas, ils sont remerciés !

Enfin la loi HPST abandonne le service public hospitalier aux lois du marché, c'est-à-dire aux commerçants de la santé. Les cliniques commerciales peuvent dépouiller l’hôpital public de ses missions de service public les plus rentables. Pour préparer cette immersion dans la rentabilité, l’efficience, la performance, l’hôpital public se fond désormais dans une dénomination générique « d’établissement de santé », comme les cliniques commerciales.

Les premières conséquences de cette trilogie se font déjà sentir. Les malades sont triés entre les rentables et les coûteux. Chaque strate de cette nouvelle gouvernance reporte les contraintes imposées sur le niveau inférieur sans donner aucun moyen d’y répondre. La qualité des soins est abandonnée au profit d’une procédure dégradée qui n’assure guère plus que la sécurité et encore pas dans tous les secteurs d’activité. Les personnels, qui ont vu les effectifs amputés de 20 000 emplois en deux ans (2009-2010), sont épuisés, dégoûtés, démotivés. L’absentéisme prend des proportions inquiétantes, les maladies professionnelles et les accidents de travail sont en forte hausse, mais rien n’y fait. La doctrine s’impose et lamine tous les éléments du bien-être qui caractérisent la bonne santé.

 

 

Des médecins méprisables abandonnent Hippocrate :

 

La simple lecture de cet extrait du serment d’Hippocrate - serment médical que tout nouveau médecin prête, à la faculté de médecine, à l’issue de sa soutenance de thèse - permet de comprendre combien il faut mépriser les médecins qui pratiquent les dépassement d’honoraires : « Je donnerai mes soins à l'indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire.[…] que je sois déshonoré(e) et méprisé(e) si j'y manque. »

Ou,  dans la version de l’université de Paris V : « Je donnerai mes soins gratuits à l'indigent et n'exigerai jamais un salaire au-dessus de mon travail. […]  Que je sois couvert d'opprobre et méprisé de mes confrères si j'y manque. "

C’est ainsi qu’il faut mépriser et couvrir d’opprobre 7% de médecins généralistes, 41% des médecins spécialistes libéraux et les 4,5% des médecins hospitaliers qui prélèvent chaque année plus de 20 milliards d’euros dans les poches des plus faibles.

Mais ces médecins partisans du libéralisme débridé n’ont plus ni foi ni loi. La honte et le déshonneur ne peuvent les atteindre. Ils sont le fruit d’un système qui transforme les hommes en individus solitaires n’ayant pour seul horizon que leur propre personne. Les autres, les malades, les radiographiés, les analysés, les psychiatrisés, les édentés, les malvoyants et les malentendants sont des matières premières desquels il faut tirer le plus grand bénéfice. La politique actuelle organise cela en créant des déserts médicaux où certaines spécialités ne peuvent plus être assurées par le service public. C’est un peu le même principe qui a conduit la Grèce à la faillite. On organise la pénurie et on livre le bébé au marché.

 

Le bien-être abandonné :

 

Ainsi, selon l’OMS, la santé est le résultat d’un bien être affectif, sanitaire, nutritionnel, social et culturel. Le diagnostic est édifiant. La France est malade de ses choix passés.


Le bien-être affectif :

Il ne faut pas être un grand expert pour observer que l’organisation de l’économie pilotant toutes les décisions politiques actuelles manque sérieusement d’affection. Le domaine des exclusions n’a jamais produit autant de victimes. La société des vainqueurs, des riches et biens portants fonctionne comme une centrifugeuse d’où sont éjectés tous les faibles, les handicapés, les accidentés de la vie. Les mieux portants sont devenus des ressources humaines conditionnées dans un espace étriqué où l’intelligence est proscrite au profit de l’obéissance. L’affection, dans ce monde, est une impertinence coupable de faiblesse. On n’éprouve aucune affection pour une ressource, fut-elle humaine : on la gère.

Le bien-être sanitaire :

En France, plus de 3,5 millions de personnes sont mal logées. Près de 6 millions de logements sont humides, 2 millions sans aucun moyen de chauffage et plus de 600 000 sont sans eau courante avec des toilettes et sanitaires à l’extérieurs ; etc.

Oui je le redis, le simple fait de naître exige la dignité. Or, privé de logement, pour quelque cause que ce soit, est indigne d’une société qui connaît un tel niveau de richesse et dans laquelle certains peuvent gagner chaque année l’équivalent de 300 années de SMIC. A quoi peu bien servir une Loi sans volonté politique ? Le droit opposable au logement est-il devenu une réalité ? Les tentes s’installent comme on agite un chiffon rouge. Comment parler de bonne santé lorsque aucun toit ne peut vous abriter ?

 

Le bien être nutritionnel :

 

Sur les trois dernières années, les Restos du Coeur ont été amené à accueillir 160 000 bénéficiaires de plus. Là encore les inégalités frappent une France où cohabitent 8 millions de personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté et d’autres qui ne savent même plus combien ils gagnent.

Depuis 2002, selon l’observatoire des inégalités,  le nombre de personnes qui vivent avec moins de 795 euros par mois a augmenté de 760 000 (+ 20%) et représente aujourd’hui 4,5 millions de personnes. Si l’on porte ce revenu à 995 euros mensuels, ils sont 8,2 millions en dessous du seuil de pauvreté. Il n’est pas étonnant dans ces conditions d’observer que 29% des Français ont renoncés à des soins en 2011.

 

Le bien être social :

C’est presque un oxymore : bien-être Social ! Avec plus de 5 millions de personnes qui sont privées d’emploi et 3 millions d’autres qui occupent un emploi précaire, comment peut-on flirter avec le bien-être ? Quant à ceux qui travaillent, près de 50% d’entre eux sont confrontés à des risques chimiques, biologiques, physiques et psychosociaux, dont les principales causes trouvent leurs sources dans l’intensification du travail. Entre 2002 et 2010 par exemple, le nombre de maladies professionnelles a augmenté de 37,5% pour les hommes et de 93,3% pour les femmes. (Données de la CNAMTS) ces chiffres pouvant atteindre 200% chez les femmes qui travaillent dans le secteur de la santé.

L’intensification du travail, son individualisation, l’érosion de toutes les protections collectives, statuts, conventions collectives, chômage, retraite, maladie, syndicat, des choix politiques volontairement abscons pour mieux livrer ces protections collectives aux lois du marché.

 

 

Le bien être culturel :


La liberté est une source indispensable au bien-être. Or cette dernière ne peut trouver sa félicité que par le savoir, la connaissance, donc la culture. L’observatoire des inégalités, d’où sont tirées les principales observations de ce chapitre, observe que c’est en France où le poids du milieu social a le plus d’influence sur la réussite scolaire. Ils sont 4,4% de fils d’ouvriers à obtenir un doctorat, ceux des cadres supérieur ou de professions libérales,  sont 38,3%.

Mais le mal de cette dernière décennie est bien plus grave qu’il n’y paraît. La volonté d’opposer les uns aux autres est devenue un mode de gouvernance du Président sortant qui place les valeurs fondamentales de la République, Liberté, Egalité et Fraternité au rang des ringardises démodées. Seuls les forts, les conquérants, les normaux, sont dignes d’intérêts. Les autres, les chômeurs, les handicapés, les malades, les arabes, les syndicalistes, les fonctionnaires, les enseignants, les sans abris, etc., sont rendus responsables de tous les maux de notre société. Or, ce mode de gouvernance est indigne dans le cadre d’un Etat Républicain.

 

En conclusion :

 

Oui, le seul fait de naître impose la dignité et le respect. La bonne santé de tous est une richesse incommensurable auquel aucun homme ne peut porter atteinte sans s’exclure d’un monde qui fait société. Les grandes espérances ne peuvent reposer que sur la volonté de la recherche efficiente du bien être de chacun pour assurer la plénitude d’un monde meilleur que celui qui nous a accueillit. Telle doit être notre ambition pour refonder une société juste, solidaire et donc attentive aux siens, seules conditions d’une bonne santé.

 

 

                Denis Garnier

10 avril 2012

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