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23 août 2014 6 23 /08 /août /2014 20:09
Le Gouvernement choisit les dividendes !
Moi je préfère l’emploi et le salaire !

 

« Les firmes françaises détiennent la palme mondiale de la rémunération des actionnaires au deuxième trimestre », titre Libération quand le Figaro confirme que « La France championne des versements de dividendes en Europe ! »

 

Records battus !

 

Les entreprises françaises ont accordé 31,4 milliards d'euros à leurs actionnaires au cours du deuxième trimestre 2014 !

Les rémunérations des actionnaires ont ainsi augmenté de 30,3 % en France, contre 3,9% en Allemagne et 9,7% en Angleterre ! Et c’est la France qui fait les plus gros cadeaux aux actionnaires en offrant aux entreprises des milliards d’euros d’exonération pour soi-disant relancer l’emploi !

 

Toujours selon « Le Figaro » - un journal pas franchement de gauche- en 2013 « Les 6 000 aides aux entreprises forment un maquis illisible pour les chefs d'entreprise, coûtent 110 milliards par an et ne sont pas toujours efficaces ».[1]

 

Si j’en crois Christian De Boissieu, au cours d’une émission sur France Inter[2], les entreprises françaises bénéficient aujourd’hui de 270 milliards d’aides publiques. (niches fiscales comprises)

Le secrétaire Confédéral FO Pascal Pavageau faisait ressortir dans cette même émission que les 20 000 suppressions d’emplois dans les services fiscaux en 7 ans (et 50 000 en 20 ans) empêchaient quasiment tout contrôle efficace.

Si l’on déduit les aides qualifiées d’utiles, il resterait encore près de 200 milliards d’exonérations diverses accordées aux entreprises sans pouvoir en contrôler l’efficacité. C’est en quelque sorte un chèque en blanc ! Cadeau !

 

Dans le même temps, l’Etat doit réduire les dépenses publiques de 50 milliards qui supprimeront d’autant les commandes qui permettent à de nombreuses entreprises de travailler. Et ce doit être la première fois dans l’histoire que la rémunération des fonctionnaires sera bloquée pendant 7 ans ! (De Sarkozy 2010 à Hollande 2017)

 

Résultat ! l’échec total ! le sinistre ! la faillite d’un système !

 

« Mon ennemi c’est la finance » (Hollande)

 

Comme une plaie béante sur un ventre de promesse, ce slogan lancé par François Hollande avant son élection suppure d’infections.

Notre Président et ses ministres marchent sur la tête et le moment est venu d’arrêter de leur tenir la jambe.

 

La priorité serait l’emploi ? Foutaise éhontée ! Observons, comptons et nous constaterons !

 

Ci-contre, l’évolution du taux de chômage en France (source Insee)

 

Toujours selon l’INSEE, la pauvreté continue d'augmenter, mais plus modérément qu'en 2010.  Elle concerne 8,7 millions de personnes, soit 14,3 % de la population, contre 14,0 % en 2010.

 

 

Moi, mon ami c’est l’emploi !

 

Un milliard c’est quoi ?

 

Un salaire annuel au SMIC c’est 20 000 euros (charges comprises)

  • 1 milliard c’est 50 000 années de SMIC,
  • c’est 50 000 personnes qui peuvent percevoir le salaire minimum !
  • C’est 50 000 emplois sur un an !

 

Alors, lorsque du « Figaro » à « Libération » en passant par des économistes de toutes confessions, il ressort que près de 200 milliards sont accordés aux entreprises sans contrôle, alors on est en droit de compter :

200 000 000 000 divisés par 20 000 = 10 millions d’emplois !

 

Les aides accordées aux entreprises sans contrôle représentent 10 millions d’emplois !

 

Alors que deviennent tous les slogans qui nous sont assénés à longueur d’année sur l’impossibilité d’une autre politique ? Oui ! Il existe une marge de manœuvre de 200 milliards annuels qui correspond exactement d’ailleurs aux 10% que le capital a pris aux salariés ces 30 dernières années.[3]

Les richesses produites en France représentent 2 000 milliards chaque année. La part des salaires représentait 75% en 1960 ( 1 500 milliards) et ne représente plus aujourd’hui que 65% (1 300 milliards) soit une perte de 200 milliards au profit des actionnaires, comme nous venons de le voir en introduction de cet article.

 

Et le gouvernement enfonce le clou pour détruire encore davantage d’emplois !

 

Selon le propre outil de simulation économique de Bercy, l’ensemble des mesures d’économies proposées par le gouvernement pour répondre aux injonctions européennes de réduction des dépenses publiques pourrait entraîner la suppression de 60 000 emplois d’ici à 2017.[4]

Mais au nom de la sacro-sainte réduction des déficits, on ne change évidemment pas une politique qui perd.

 

Alors oui une autre politique économique est possible !

 

Pour Jean-Claude Mailly FO, « C’est bien de dire la vérité, elle est dure, etc., mais faut en tirer les conséquences. Ça veut dire que ce qui a été entrepris ne marche pas, et le pacte de responsabilité, c’est beaucoup d’argent par les fenêtres, c’est 41 milliards sur trois ans qui vont peser sur le budget de l’Etat, qui conduisent aux 50 milliards de réduction de dépenses, qui pénalisent les salariés. Donc il faut savoir rectifier les choses. »

 

POUR LUI, UNE AUGMENTATION MINIMUM DU SMIC DE 5% est un minimum indispensable.

 

Pour les 3 millions de personnes au SMIC cela ne représente que 3 milliards d’euros sur un an et, compte tenu des effets sur les autres rémunérations, admettons que ce total soit porté à 6 milliards ! Ce sont 6 milliards injectés directement dans la consommation et non dans les dividendes !

 

Une augmentation générale des salaires de 10% en France ne consommerait pas la totalité des aides accordées aux entreprises !

 

Le Gouvernement choisit les dividendes !
Moi je préfère l’emploi et les salaires !

 

Denis Garnier

23 août 2014

 

 

 

[1] Le Figaro : « Les aides aux entreprises, coûteuses et peu efficaces » publié le 18 juin 2013

[2] Emission de France Inter « le téléphone sonne » du mercredi 20 août 2014. Professeur d’économie à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Professeur au College d’Europe à Bruges - Membre du Collège de l’Autorité des Marchés Financiers

[3] Selon le Bureau International du Travail,(BIT) « Dans 16 économies développées, la part moyenne du travail est tombée de 75 pour cent du revenu national au milieu des années 1970 à 65 pour cent dans les années qui ont précédé la crise. Elle a ensuite quelque peu rebondi pour décliner à nouveau après 2009. » (Rapport mondial sur les salaires 2012/13)

[4] La rapporteure générale du Budget, la députée du Tarn-et-Garonne Valérie Rabault, indique donc dans son rapport que «selon les prévisions établies par le ministère des Finances et des Comptes publics [...], le plan d’économies de 50 milliards d’euros proposé par le gouvernement pour la période 2015 à 2017, soit une réduction des dépenses de plus de 2 points de PIB, aurait ainsi un impact négatif sur la croissance de 0,7% par an en moyenne entre 2015 et 2017, et pourrait entraîner la suppression de 250 000 emplois à horizon 2017». Le même logiciel estime également, selon son rapport, que «l’impact récessif du plan d’économies sera contrebalancé par les effets positifs des mesures de relance programmées dans le cadre du pacte de responsabilité et de solidarité et du CICE. [...] Ce pacte aurait pour effet, hors financement, de rehausser l’activité de 0,6 point à horizon 2017 et de créer 190 000 emplois».

 

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